UNIVERSEL, Contenant generalement tous les tant vieux que modernes, & les Termes de toutes les La Philofophie, Logique, & Phyfique; la Medecine, ou Anatomie; Pathologie, Terapeutique, noms des Drogues artificielles: La Jurifprudence Civile & Canonique, Feodale & Municipale, & fur tout celle Les Mathematiques, la Geometrie, l'Arithmetique, & l'Algebre; la Trigonometrie, Geodefie, Les Arts, la Rhetorique, la Poëfie, la Grammaire, la Peinture, Sculpture, &c. la Marine, Plufieurs termes de Relations d'Orient & d'Occident, la qualité des Poids, Mefures & Monnoyes; Et enfin les noms des Auteurs qui ont traitté des matieres qui regardent les mots, expliquez Le tout extrait des plus excellens Auteurs anciens & modernes. Recueilli & compilé par feu Meffire ANTOINE FURETIERE, Abbé de Chalivoy, de l'Academie Françoise. TOME PREMIER. TENET MELIORA A LA HAYE, ET A ROTTERDAM, L n'y a jamais eu peut-être de livre qui ait pû se passer plus aifément de Preface que celuy-cy. Car les traverfes qu'il a effuyées avant que de voir le jour, ont donné lieu à plufieurs Efcrits qui l'ont fait connoître dans le monde avec affez d'éclat, & par des traits affez bien circonftanciez, pour n'avoir plus befoin que de fe produire luy-même fans aucune forte d'Avant-propos. Cependant, comme l'on eft affeuré que fi l'Auteur avoit vécu jufqués à cette heure, il auroit mis une Preface à la tête de fon Dictionaire, l'on s'eft crû obligé à fe conformer à fon deffein, encore qu'on fe voye deftitué de tout fon projet, & de toutes les remarques qui auroient produit infailliblement entre fes mains un difcours tout-à-fait curieux & inftructif. Cette privation n'a pû nous reduire à ne pas donner quelque chofe à l'intention de l'Auteur, & à la coûtume. Voicy donc une Preface. Mais que le Lecteur ne s'attende pas à nous voir pouffer des lieux communs fur l'utilité des Dictionaires. Le public eft assez convaincu qu'il n'y a point de livres qui rendent de plus grands fervices, ni plus promptement, ni à plus de gens que ceux-là: & fi jamais on a pu s'appercevoir de cette favorable difpofition du public par les frequentes reimpreffions, ou par la multiplicité de cette forte d'Ouvrages, c'eft fur tout en ces dernieres années; car à peine pourroit-on compter tous les Dictionaires ou reimprimez, ou compofez depuis quinze ou vingt ans, dont la plus-part ont été, & font encore d'un debit extraordinaire. Rien donc ne pourroit être plus fuperflu, que d'entreprendré icy la preuve fi fouvent donnée par d'autres de l'utilité de cette forte de Compilations. Mais cela même nous montre qu'on ne fauroit publier le Dictionaire de Mr. Furetiere fous de plus favorables aufpices, puis qu'on le fait pendant que le monde eft encore dans le fort de fa paffion pour cette efpece de livres. t Ce n'est pas qu'on faffe difficulté de declarer, qu'en quelque autre temps qu'il eût pu paroître, on auroit dû fe flatter de l'efperance d'un tres-bon accueil. Car c'est un Ouvrage diftingué avantageusement par tant d'endroits, qu'il n'y a point de depravation de goût, ou de contre-temps bizarres, contre lefquels il ne femble qu'il pourroit tenir. Comme le public en a pû juger par l'Effay que l'Auteur en diftribua à Paris, & qui fut tout auffi tôt reimprimé en Hollande, on fe croit moins obligé de faire connoître icy au Lecteur l'importance de ce Dictionaire. On fup |